Twitter a tout juste 5 ans. Le Parisien en a profité pour publier hier, par l’intermédiaire de son site Internet, un article intitulé La France succombe à Twitter.
Si l’on considère que moins de 2 millions d’utilisateurs est représentatif de la population française, alors Le Parisien a vraisemblablement raison. Quoi qu’il en soit, la question du chiffre réel du nombre d’utilisateurs de la plateforme de microblogging Twitter pour la France, reste toujours discutée.
Après quelques tweets avec Cédric Deniaud (Co-fondateur du cabinet de conseil The Persuaders), il m’a paru important de m’exprimer sur le sujet car les enjeux sont assez importants en matière de connaissances sur l’écosystème digital et de rayonnement d’influence. En effet, il est important de bien connaître l’outil dont il est question pour ne pas tomber dans un paradigme où les chiffres dominent les débats sur l’influence réelle.
«Ils sont déjà près de 2 millions d’adeptes en France » selon Le Parisien
Depuis bientôt un an, les études se sont suivies autour de l’usage de Twitter par les français. Les derniers contenus et études statistiques en date sur Twitter font état de 2 millions à 3,3 millions d’utilisateurs en France. Comment expliquer un gap de 1 millions d’utilisateurs en 1 mois ?
Problème : l’article du Parisien ne mentionne aucune source statistique ce qui laisse plâner le doute sur la véracité des chiffres partagés.
Autre étude, autre chiffre avancé : 3,3 millions d’utilisateurs de Twitter en France. La récente étude Semiocast avance le chiffre de 3,3 millions d’utilisateurs de Twitter en France dont au moins un utilisateur sur deux est actif. Vous pouvez lire l’étude complète ici. Au delà de la réalité du nombre, cette étude a le mérite de transcrire les usages du service pour comprendre au moins les comportements selon une typologie bien définie.
In fine, en 1 mois, Twitter aurait déjà perdu 1,3 millions d’utilisateurs si l’on compare les chiffres aux deux dates données : une tendance contradictoire par rapport aux autres éléments de croissance annoncées.
Ainsi, la problématique réside tout de même dans la difficulté d’avancer de tels chiffres.
Fort de 200 millions d’utilisateurs à travers le monde, ce site de microblogging attire pour l’instant dans l’Hexagone les internautes les plus « branchés », journalistes, experts en informatique, hommes et femmes politiques, ou personnalités du monde du sport et du spectacle.
Là encore, une autre problématique sur le taux de pénétration est soulevée. Twitter reste encore aujourd’hui, à mon sens, une plateforme sociale réservée à quelques «happy few» et « professionnel ou passionné de marketing» et autre journaliste. Et qu’on le veuille ou non, l’adoption de Twitter est difficile car les possibilités de l’outil restent méconnues pour l’internaute lambda (n’y voyez pas ici un quelconque terme négatif). Toutefois, il faut tout de même reconnaître que les récents événements médiatisés (comme l’affaire DSK) ont pu faire profiter Twitter d’une relative explosion du phénomène en France.
Finalement, mon article aurait aussi pu s’appeler « De l’enjeu du la publication du taux de pénétration d’un service en ligne ».
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Un article en lien avec la guerre des chiffres
Je pense que la vraie problématique n’est pas tant le nombre d’utilisateurs actifs de Twitter, mais l’évolution de son influence. Et elle ne cesse de progresser, que ce soit auprès de la population que des médias.
Rue89 organise par exemple depuis peu des journée de formation pour les professionnels des médias, auxquelles de nombreux confrères, de l’écrit, de la radio ou de la télévision, ont ou vont assister.
C’est ce critère là qu’il me parait intéressant de suivre, plus que le nombre d’utilisateurs actifs.