Nouvelles rencontres et activités professionnelles sont souvent synonymes d’inactivité pour les flux de nos réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter. Ainsi, il en va de même pour le blog.*
Retour avec un article analytique sur un phénomène qui commence à m’exaspérer (rien que ça) se témoignant par le biais d’article sur des blogs de spécialistes ou Social Media Expert/Evangelist.
Mes propos touchent en effet deux articles qui ont pour objectif d’informer sur l’état des lieux de l’usage des médias sociaux dans le cadre de stratégie d’entreprise et d’actions marketing.
Le premier, 72% des entreprises ont une stratégie pour les médias sociaux (lien de l’article): premier choc. Le titre est beaucoup trop large et n’indique aucunement s’il s’agit d’entreprises françaises ou sans segmentation particulière au premier abord. Ce premier constat est peu flatteur pour l’auteur de l’article. M. Reyt tente en quelque sorte d’attirer de nombreux lecteurs à découvrir l’article pour découvrir la véritable information, sauf que malheureusement, même après la lecture de l’article en question, on n’en sait pas vraiment plus… Alors à quoi sert ce genre d’article, si ce n’est pour remonter et apparaître dans Google sur les requêtes « médias sociaux » et « stratégie » ? Je me suis alors permis de poser la question à l’auteur de l’article via Twitter et sa réponse m’a conforté dans mon idée de base : Ce n’est pas en France mais aux US, et la majorité des entreprises étudiées font moins de 50 personnes. Maintenant, vous le savez.
Dans le cadre de leurs stratégies sur les médias sociaux, les entreprises utilisent Linkedin à 87%, Twitter à 84% et Facebook à 78%.
D’autre part, au-delà des règles de styles et des méthodes journalistiques, l’article prétend (d’après l’étude américaine) que les entreprises utilisent plus le réseau professionnel LinkedIn (un lien vers mon profil vous permettra de vous faire une idée du service) plutôt que Facebook par exemple si l’on compare les données en pourcentages qui ont été communiquées. Je vous avouerai que je suis plus que surpris par ces chiffres. LinkedIn a été conçu pour réseauter et non pour vendre des produits ou des services et communiquer autour de ses services; Même s’il est probable que le réseautage peut être un moyen d’y parvenir et que la plateforme est relativement propice au B2B, ce chiffre est, avouons-le, quelque peu surprenant. En effet, des services comme Twitter ou Facebook semblent bien plus élaboré pour assurer une relation client durable.
Donner du sens aux chiffres clés : Lors de mes études préparatoires à l’ISG (Paris), Michel Musolino, professeur d’Économie et auteur de l’Économie pour les nuls, nous avait toujours conseillé d’éviter au maximum les « tartes à la crème ». Un autre professeur d’Éco, en seconde année, M. Vincent Trémolet nous avait appris quant à lui, de donner du sens à nos chiffres: leur traduction, leur signification, en s’inscrivant dans leur environnement.
Bien que cela soit une pratique fondamentale dans l’élaboration d’une réflexion, il subsiste encore des incohérences et ce n’est rien de le dire surtout lorsque vous allez découvrir ce qui suit :
Peu d’entreprises ont un plan et une stratégie pour le marketing des médias sociaux.
Le second article que je vise est intitulé Peu d’entreprises ont un plan et une stratégie pour le marketing des médias sociaux (lien de l’article). Il expose l’usage des réseaux sociaux appliqué aux entreprises. En effet, vous remarquerez que je suis tombé sur deux articles présentant une information totalement différente (à seulement deux jours d’intervalle). De l’idée selon laquelle un peu moins de 3/4 des entreprises utilisent les médias sociaux, je consomme désormais une information plus que modérée : le message est clairement différent. Alors certes, il s’agit de deux études différentes (l’une de King Fish Media, l’autre de Digital Brand Expressions) mais c’est particulièrement déroutant de découvrir ce genre d’actualité, que tout oppose en fait, ou presque. « Selon Digital Brand Expressions, 78% des entreprises intérrogées utilisent les médias sociaux mais seulement 41% d’entre elles ont une stratégie d’action pour les médias sociaux. »
L’étude King Fish Media met en avant la création de campagne publicitaire sur les réseaux sociaux. On y apprend que 30% ont déjà fait une campagne publicitaire, mais quand est-il de la typologie associée à cette même campagne publicitaire ? S’agit-il d’un dispositif associant des concepts communautaires (community management) ou simple activité événementielle avec de l’affichage?
Alors, que faut-il retenir de tous ces chiffres ?
Concrètement, l’usage des médias sociaux est forte hausse; c’est d’autant plus vrai aux États-Unis. Les entreprises investissent plus que jamais massivement dans les réseaux sociaux.
Les départements Marketing et Communication de nos entreprises françaises développent des stratégies dans cette voie et c’est en ce sens que la croissance du développement de stratégies sur les médias sociaux est sans aucun doute logique. Elles l’ont compris, leur intérêt est de prendre part à la tendance pour trouver de nouveaux débouchés. Ces démarches de présence en ligne vont se renforcer de plus en plus avec le développement du concepts de Social CRM, associant une gestion de la relation client poussée avec l’intégration de modules adaptés aux médias sociaux.
Néanmoins, le maillage du monde de l’entreprise français est très riche et très différent à la fois. Il parait donc difficile en l’état actuel des choses de proposer une quelconque étude qui ne serait pas le véritable miroir de notre monde entrepreneurial.
* Le mal est désormais réparé.
Bonjour Paul-Henry,
Merci pour ce regard aiguisé sur l’interprétation des chiffres et des études statistiques. Je suis d’accord avec vous, les données concernant la situation en France (en tous cas disponibles gratuitement et librement), ne sont pas faciles à trouver et les débats sont souvent faussés avec des informations qui concernent uniquement les US.
Je voudrais simplement réagir à propos de l’article de Jean-Nicolas Reyt : vous dites avoir l’impression que son blog n’est pas très sérieux et se contente de lancer des titres alléchants et des chiffres impressionnants pour faire grimper sa cote dans Google.
C’est peut-être vrai, je n’en sais rien (je ne le connais pas plus que ça), mais ce que je sais c’est que la teneur de ses billets est en général bien argumentée et tend justement à démonter l’utilisation pour le moins orientée des statistiques mises en avant par les réseaux sociaux numériques (entre autres). La plupart du temps, il est très facile d’identifier la zone de couverture des données qu’il présente.
Voilà, il m’a été une source d’information très utile ces derniers mois dans le cadre d’un travail de recherche, alors je tenais à le défendre (action 100% gratuite, c’est promis). D’autant que c’est par le biais d’un lien qu’il a posté sur son blog que j’ai pu lire votre article.
Merci pour votre commentaire au sujet de ma modeste contribution.
Il est vrai que j’ai été un peu dure (mais je n’ai aucun cas dit qu’il n’était pas sérieux) vis à vis de l’article publié par Jean-Nicolas Reyt. Son blog est une réelle source de qualité — indéniable — mais pour être honnête, je n’ai pas trouvé ce que j’attendais et ça m’a beaucoup « déçu » (si vous voyez ce que je veux dire)
À bientôt.
Paul-Henri